
Dans son euphorie de savourer le goût de la réussite, Elon Musk, lorsqu’il célèbre l’inauguration de Donald Trump à la présidence des États-Unis de ce janvier 2025, manifeste un geste un peu particulier. Sa particularité réside dans la ressemblance avec un geste nazi, selon certains – ce que lui-même dément. Une effervescence s’est emparée des réseaux sociaux, où beaucoup interprètent ce geste comme un « geste nazi ». Cela dit, il ne s’agit là que d’interprétations. Lui seul sait intimement ce que représente pour lui ce geste du bras droit tendu. Reconnaître l’intelligence de ce « génie », sa sensibilité, l’exaltation de sa joie de célébrer la victoire de l’instant, ainsi que sa volonté de libre expression pour tous — tout en précisant que son geste vient du cœur — me semble un peu exagéré pour qualifier ce geste de « geste nazi ».

Un même geste ou une même parole peut être perçu, pour certains, comme un symbole de victoire, un ancrage de sa vision dans l’espace, un acte d’amour en action ou de protection, tandis que d’autres y verront un acte associé au nazisme, ou encore un geste de domination, de menace, d’intrusion, d’infantilisation ou de jugement. Le choix d’interpréter la réalité nous appartient pleinement, et c’est là notre plus grande liberté : la liberté de trouver une vision ou une interprétation qui ne dégage ni haine ni guerre dans notre vie quotidienne.
Aucun choix, aucun parti politique n’est intrinsèquement bon ou mauvais : chaque chose, chaque chemin recèle en lui le pire comme le meilleur, que ce soit dans l’instant présent ou pour l’étape suivante.
À partir du moment où nous acceptons — ou appréhendons — les risques et que nous sommes en paix avec le changement, la souffrance et les conflits, personne n’a besoin d’être désigné comme un ennemi. La vie n’est pas un combat, ni une quête pour résoudre des problèmes ou détruire ceux qui ne pensent pas comme nous ou qui nous ont fait du mal.
Personne n’a le droit d’influencer notre vie sans un choix conscient de notre part.
Personnellement, je ne perçois pas Elon Musk comme un danger ; j’ai même beaucoup d’admiration pour lui.
Ce que j’aime particulièrement dans sa relation avec Donald Trump c’est leurs relation d’amour fusionelle qu’ils vivent. C’est un peu rassurant pour moi qu’une histoire d’amour si sincère et si fragile, qui peut se briser à tout moment, gouverne le monde. J’adore Vraiment! Ni l’un ni l’autre n’est dans une dépendance à l’égard de l’autre, et pourtant, ils sont ensemble pour gouverner.

J’entends circuler sur les reseaux souvent des gens s’opposer au « système », qu’il soit de droite ou de gauche, en affirmant qu’ils feraient tous partie du même plan, que tout serait planifié. J’en ai déjà parlé dans mes précédents posts : le système, c’est aussi nous, c’est nous qui l’avons créé. C’est une forme d’intelligence sécuritaire forgée par l’humain.
Est-ce vraiment un groupe de milliardaires qui planifient tout ce qui se passe dans le monde, ou s’inscrivent-ils simplement dans une intelligence gouvernementale qui agit et pense par elle-même ?
Pour moi, c’est un peu des deux. C’est pourquoi je considère les actes et les choix que Donald Trump a faits dans ce début de mandat présidentiel comme des contributions certaines pour une gouvernance moins corrompue, plus prospère et plus transparente. Cela dit, je n’exclus pas qu’il fera des choses aussi horribles.
Et si une seule personne ou un groupe de miliardaires décidait réellement de tout, ne serait-ce pas lui ou leurs accorder un pouvoir démesuré ? Ils ne sont pas des dieux!!!
Comment peut-on rejeter le système s’il est en nous ? S’il est notre propre reflet ? Le système est le visage du monde — certes superficiel, mais il reste le visage du monde tel qu’il est à cet instant. Si vous vous habillez sur votre 31 pour aller à un bal, vous adoptez, vous aussi, une forme de superficialité. Vous pourriez même mentir à des inconnus en prétendant que tout va bien dans votre vie, alors même que vous venez de tout perdre.
Quant à l’idée de se battre ou de combattre le système, ou encore ces « méchants multimillionnaires » : comment peut-on, même en pensée, combattre le système s’il est en nous ? Pourriez-vous vous battre contre votre propre visage ou contre votre propre bras ?
Les « ennemis », si nous les désignons comme tels ou si nous les craignons, n’ont de pouvoir sur nous que si nous décidons de les voir ainsi ! Personne n’est un ennemi, à moins que nous ne le choisissions.
Bill Gates, qui influence l’OMS, est certes perçu comme un ennemi par ceux qui refusent la vaccination. Mais avec Elon Musk, encore plus riche que Bill Gates, d’autres combats et combattants pourraient le considérer comme un ennemi, chuchotant à l’oreille du président.
Le choix de l’interprétation nous appartient, et c’est notre plus grand pouvoir !
Un livre remarquable — que je n’ai pas encore lu — relate l’expérience très intense d’un père ayant perdu son fils dans une situation tragique : Vous n’aurez pas ma haine. Rien que le titre, associé au contexte, résume à mes yeux le mécanisme du choix et du pardon, et montre comment on peut décider de rebondir après un drame parfois inconcevable pour notre cerveau, sans pour autant devenir esclave des actions d’autrui ou des événements de la vie.
La vie est telle qu’elle est : avec ses dictateurs, ses génies, ses abus de pouvoir, des personnes sensibles, des souffrances, des accidents, et certaines personnes chez qui la douleur est plus intense ou plus durable que pour d’autres. Nous ne pouvons pas changer la vie, mais elle obéit à certaines règles du jeu. Par exemple :
- Le monde est mon miroir : ce que je vois, c’est moi. Je ne peux pas voir ce que je ne suis pas. C’est à moi, par mes actions, de transformer ce que je vois — non pas en le combattant, mais en me transformant moi-même.
- L’autre va aussi loin que nous le lui permettons. Il nous respecte à la mesure où nous nous respectons nous-mêmes. En somme, l’autre « danse » sur la piste que nous lui offrons pour danser devant nous.
- Nous attirons à nous ce que nous portons dans notre subconscient.
Lors d’un groupe de constellations familiales, une femme a partagé son histoire de viols répétés. Cela avait commencé dans sa famille, profondément ancré dans ses mémoires cellulaires. Malgré ses nombreux efforts thérapeutiques, d’évitement et d’isolement, elle a de nouveau été violée alors qu’elle était sous anesthésie médicale. Je me suis demandé pourquoi elle vivait ce schéma encore et encore. C’est là qu’on comprend que nous sommes des aimants pour notre subconscient, avec nos conflits non résolus et nos blessures non identifiées. - Être vrai plutôt que de vouloir se battre pour « le Bien » !
La volonté de « faire le bien » déclenche paradoxalement ce que l’on considère comme « le mal ». Dès lors qu’on veut absolument le bien — ou qu’on cherche à le défendre à tout prix, quitte à entrer en combat — ce que l’on perçoit comme mal se met aussitôt en action.
À méditer !
Genève, le 27 janvier 2025
Aurika Ursu
Le leadership au service de la conscience